samedi 28 juillet 2018

Une redéfinition du travail en temps de crise




Le travail étant générique et indispensable, dans les domaines de l’ontologie, sur l’anthologie des forces productives, dans l’immédiateté, il s’agirait pour l’inactif de se projeter, sans cap dans les répertoires de l’activité avec l’environnement extrinsèque comme source d’inspiration. La question du « non-travail » se pose à la recherche du déséquilibre initial, sans même l’esprit occupé ou une pensée concentré sur un objet. Dans l’univers de l’humanité, le « rien faire » n’est en rien possible sans la perte de repère. Qui aura le choix entre la domination, la servitude et le crime ? Des gestes, des relations extrinsèques sont observés et ressentis intrinsèquement et restent sans échange mais isolés et dans l’incapacité de dépasser un rapport indispensable à l’émancipation et au devenir bien qu’isolé par une condition associale, annormale de non-être et de non-activité. Le rêve d’un travail accompli, d’une journée bien remplie et un repos mérité n’est pas donné au chômeur dont la tâche première est de se demander « pourquoi ? et « comment ? ».

À l’heure de la récession et du socialisme, dans les années 1980 en France, la crise prit un tour nouveau. À grand renfort de publicité, les cyniques firent la caricature du plus grave de la pauvreté et du chômage. Outre l’invitation faite aux demandeurs d’emploi de s’exporter, bon nombre allait s’exiler pour de bon. Même les plus vulnérables étaient touchés par tout le sel déversé par de grands comiques ou des journaux satiriques. La crise devint donc, la matière première pour une grande partie de la population ainsi que pour la classe politique. Ainsi, pour les licenciés, les inactifs, il s’agissait de redéfinir le travail et l’emploi. Les formations fleurirent pour devenir très rentables au service d’actifs flexibles touchés par la précarité du travail. Les formations les plus onéreuses étaient, bien entendu, réservées aux plus en pointe avant de devenir, au rythme de la révolution technologique, bon marché puis obsolètes. Passons la pauvreté d’une époque, d’un État décalé ou de son ministère face aux contradictions de cette période, la promotion des formations et les aides pour la création d’entreprise ont infléchi la courbe des demandeurs d’emploi en 1987 en pleine récession. Actuellement stagnants autour des 10% d’actifs, les chiffres du chômage sont ascendants en moyenne jusqu’à nos jours. Après la mode, pour les mieux indemnisés, de créer une activité, avec le statut de micro-entrepreneur, le travailleur devient, comme un sans terre, servile et corvéable. Parallèlement, l’État s’emploie financièrement à soutenir les grandes entreprises sous prétexte d’éviter les plans de licenciements régulièrement mis en jeu et la caisse de sécurité sociale. Malgré de belles théories sur le travail, les syndicats sont de moins en moins dans la mesure de revaloriser l’activité. Au-delà de l’humanisme, du bénévolat et de la solidarité, l’emploi et, de même, le rapport social dans sa représentation culturelle, sont devenus plus violent laissant toute notion de partage ou d’entraide de côté et faisant place à une concurrence animale. Ainsi, le prolétariat n’a plus le statut de classe montante. Ne reste que des rapports de force déstructurés sans contre-pouvoir face à la réal-économie. Le ressentiment des classes laborieuses les plus touchées se communique par l’exacerbation avant la résignation devant le spectacle désolant de ceux qui ont le plus profité d’un système sur lequel il ne suffit pas de surfer, mais de survivre.
Avec une génération de « spécialisés » dont la formation n’est plus adaptée, de nombreux chômeurs sont freinés par des spécialisations trop précises pour des métiers moins valorisant qui ne sont plus à leur porté. Le temps passé, les quinquagénaires qui ne se sont pas reconvertis ou insérés dans une carrière protégée par leurs statuts plongent dans un chômage de longue durée vers une retraite précarisée par un manque de cotisations et viennent maintenir les rangs de la pauvreté à des niveaux élevés. Vers une société du « non-travail » définit par J. Rifkin dans les années 1980, dans laquelle la fracture sociale et le maintien d’allocations sont déjà des faits jusqu’aujourd’hui.
B. Lavilliers le chantait dans « les mains d’or ». Lorsqu’il n’y a plus de mouvement, il est difficile d’exister. Alors exclut, perdu dans l’oubli, continue d’éclairer l’activité.

vendredi 13 juillet 2018

Brexit, un choix anglais...


Outre la séparation sentimentale, le Brexit ouvre une question cruciale sur l’avenir de la finance européenne et mondiale. Selon une déréglementation entamée et des systèmes de sécurité entre marchés US et le continent européen, les flux transatlantiques sont historiquement situés via le RU et bien que le London Stock Exchange fut sur l’Euronext, la finance se nourrit d’un marché stressé au delà de MIFIDII. Le trading des grandes banques internationales est un secteur sensible à fort rendement dont les pertes peuvent signer un exercice, le segment du trading haute fréquence étend le plus rentable avec une volatilité d’actualité. Les plates-formes du High Yield abreuvent la finance européenne par des transmissions plus rapides de NY à Londres. Le marché immobilier peut bien spéculer sur les bureaux à Francfort ou Paris, la notion de transfert de données est à garder à l’esprit. Les montants gérés sur la place de Londres et sa situation mondiale sont un poids essentiel à une vision claire d’une actualité mise en balance par de nouvelles donnes économiques alors qu’il s’agirait de consolider le secteur bancaire. La BCE communique peu sur le Brexit. L’UE joue à l’autruche. Peut-elle se contenter d’un marché perfusé et fermer les yeux sur le choix anglais ? Les banques européennes peuvent-elle, aujourd’hui, se passer des informations en temps réelle, à la minute et profiter encore un peu des transactions et des opportunités, lesquelles nourrissent jusqu’à présent les marchés au sein de l’Union ? Si Londres partageait diverses connexions avec ses voisins, l’insulaire et malgré tout bien isolé par une sortie qui a nettement obscurci l’avenir. Pour le secteur bancaire européen, la question est, pour le moment, comment absorber le choc du Brexit conjugué avec l’America first de D. Trump ? L’UK devra choisir entre des relations privilégiées avec les USA ou le débouché du commerce européen. Outre la territorialité et les frontières, notamment au Nord de l’Irlande, Londres reste une place financière câblée qu’il serait de bon ton de ménager.