vendredi 17 novembre 2017

Tu avais la veste d'un clown. Maintenant tu as le manteau!


Fut un temps où nous pouvions  rencontrer les membres de Charlie Hebdo, demander des dédicaces, des autographes ou partager quelques dessins.
Cabu, Tignous et toute l’équipe, étaient tous d’une gentillesse et d’une simplicité accueillante :
Cavanna grognait et Cabu riait…
À l’évidence, certains des détracteurs de Charlie rétorquent qu’il y avait au fond une complaisance certaine à rire de tout, et particulièrement de la « bêtise » en général que Charlie Hebdo dénonçait. Qui crucifiera Tignous ou Cabu sur de nouvelles icônes avec l’œil généreux de ceux qui sont morts pour rien ? Peut-être cette unité Nationale dans l’émotion et la douleur, main dans la main avec la prétention de croire, au gré de la satire, du cynisme émanant d’une revue de presse bête et méchante, aux polémiques faisant le buzz.
Charlie, comme un serpent, bousculait les conventions, militant pour le droit à l’expression jusqu’en dessous de la ceinture. Depuis longtemps Charlie Hebdo n’était plus subversif mais le relais constant d’une pensée provocatrice… Fût-elle de Gauche ! Par ailleurs, son côté pornographe, sale, trop humain dans lequel se complait son lectorat est surtout, la vitrine de l’absurde et du clownesque illustrant la dénonciation de scandales récurant.
L’équipe de Charlie est partie, saluée par le glas comme les condamnés d’une société en guerre, victimes co-latérales du conflit au Moyen-Orient, victimes, eux aussi, de la barbarie. Est-ce suicidaire de choisir la Liberté et le rire ? Dans un monde perturbé, Charlie avait choisi la dérision jusqu’à l’abstraction de sa propre sécurité qui semblait garantie par le droit.
En France, un symbole est tombé qui montre encore l’absurdité de la guerre.
Charlie préférait rire de tout et il suffisait de rencontrer Cabu sourire pour comprendre qu’il était un grand enfant, aimant faire des blagues. Jusqu’à ce jour tragique ou la blague a mal tourné.

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