Dans une ville un
pays un monde où des jeunes gens aux comportements suicidaires se droguent,
ainsi que d’autres plus vieux touchés par l’alcoolisme meurent dans
l’indifférence, dans l'ivresse de la vitesse, la violence des rapports, non pas bercés par les
idéaux mais bernés. Une zone bétonnée et quadrillée par des murs et des
propriétaires qui transpirent la peur, la crainte de l’autre et l’angoisse
d’être spoliés. Des regards de mépris et de haine nous traversent, jusqu’à la
gestuelle apparence qui dérange traversé souvent par l’arrogance et la
turbulence d’une jeunesse en émois. Laquelle des attitudes adopter, quel
comportement véhiculer pour être accepté sur les strates de l’activité ou
seulement considéré dans les décisions communes ? On apprend en
collectivité, le chacun pour soit ! Le désir de tuer parfois ou de
« tirer dans le tas », n’en parlons même pas. Silence à tous les
étages, un horizon bouché, un avenir impossible ainsi qu’un animé qui joue la
partition de l’humanité,… Travailler ! Être quelqu’un, exister à quel
prix ?… Aigrie, désabusée, la horde déborde au cri de « sauve qui
peut ». Dans les centres urbains, l’art et la poésie ne s’inscrivent ni dans
les salons, ni mêmes sur les émissions ou au-delà de la performance d’une expo.
« Peut-être fous » est une affirmation, ce n’est pas une pensée, non
plus une philosophie, en résumant un sentiment conscient, ce slogan place
l’individu au cœur de ce qui est ou de ce qui n’est pas. « Peut-être
fous » n’est pas un mot d’ordre mais un désordre, non pas organisé mais
spontané. Celui qui ne correspond pas aux critères et pense de travers sera
dématérialisé dans les limbes de la précarité jusqu’à accepter le constat.
Lucide dans le bouleversement à venir de la société et de l’art, une identité
en quête de sens sur la balance. « Peut-être fou » !
Bien des auteurs ont décrit la folie. Avec un père Général
en Espagne dans l’armée napoléonienne, V. Hugo, s’il n’était pas devenu
écrivain, serait-il tombé dans la folie ainsi que son frère ? GWF
Hegel, lui, pensait qu’il n’était pas possible de décrire la politique dans un
asile d’aliénés et F. Holderlin, un de ses contemporains, sombra dans cette
déchéance psychique. G. de Nerval, A. Artaud, autant d’auteurs brillants qui
perdirent la raison.
La guerre a rendu bien des hommes fous. La guerre dans
toutes ses horreurs, sociale, stratégique, nourrie de victimes prises dans une
lutte toujours incertaine. Sur tous les fronts, intellectuels, spirituels,
culturels, est-ce une déconstruction programmée ou de la propagande
déguisé… ? Le tag en flag ou la schlag ! Un
message « peut-être… » pour nous rendre incertain dans ce flou,… Un
peu « … fous ».