lundi 13 août 2018

La parole ne se libère pas mais l'esprit change

Le jargon, la langue se sont appauvris avec les réseaux numériques et la publicité à grande échelle. L’intimité décryptée est vulgarisée, affichée, véhiculée par flux constant sur des réseaux où l’acteur n’est plus en mesure de s’exprimer mais de reproduire des désirs et le plaisir de participer au spectacle sans conscience de ses propres moyens. Influencées par une idéologie ou une autre qui s’opposent, des conversations toutes faites, des mots connotés, des opinions hypocrite, violente, non construites se diffusent et répandent malheureusement une détestable ambiance. Des échanges actuels et modernes dans lesquelles la recherche de la vérité, l’observation de la réalité, ne sont pas la priorité. Dans un dialogue, l’intervenant souhaite naturellement et avant tout avoir raison de fait et dominer toute réflexion critique. La parole n’a par ailleurs qu’une seule valeur « si cela paye !». Le mensonge utilisé pour aboutir n’est pas seulement une arme mais un moyen. De son côté, la raison peut voyager, découvrir, mais reste limitée au sein d’une culture qui s’abaisse au rang des plus nombreux et qui exalte les comportements primaires dont les plaisirs sensuels sont perçus comme des marchandises accessibles. Quelles positions prendre, face à l’exposition et l’éducation des plus jeunes, vulnérable par naissance ? Une dialectique objective serait-elle celle du changement ou du retour aux principes ? Contredire les us et coutume ne suffit pas pour progresser. Les dires négatifs sont, toujours plus simple à saisir et à transmettre, qu’une conversation positive et radicalement constructive. Se plier à l’autorité subjective de l’interlocuteur, se soumettre au diktat du shéma critique n’est pas acquit par tous. Ainsi, avec des mots et des paroles sans valeurs, ayant perdu, sur le fil, la subtilité au profit de préjugé, interpréter l’autre, traduire le contenu de sa pensée, dans le discours, n’est pas chose aisé. Plus facile est, de ne rien comprendre d’une culture et d’un jargon hors temps. L’idéal de la « Liberté » réclame une certaine frustration et une auto-censure qui, si elle souhaite contredire le terrorisme intellectuel toujours plus envahissant, se doit de contrecarrer l’ignorance.

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