Le jargon, la langue se sont appauvris avec les réseaux
numériques et la publicité à grande échelle. L’intimité décryptée est
vulgarisée, affichée, véhiculée par flux constant sur des réseaux où l’acteur
n’est plus en mesure de s’exprimer mais de reproduire des désirs et le plaisir
de participer au spectacle sans conscience de ses propres moyens. Influencées
par une idéologie ou une autre qui s’opposent, des conversations toutes faites,
des mots connotés, des opinions hypocrite, violente, non construites se
diffusent et répandent malheureusement une détestable ambiance. Des échanges
actuels et modernes dans lesquelles la recherche de la vérité, l’observation de
la réalité, ne sont pas la priorité. Dans un dialogue, l’intervenant souhaite
naturellement et avant tout avoir raison de fait et dominer toute réflexion
critique. La parole n’a par ailleurs qu’une seule valeur « si cela
paye !». Le mensonge utilisé pour aboutir n’est pas seulement une arme
mais un moyen. De son côté, la raison peut voyager, découvrir, mais reste
limitée au sein d’une culture qui s’abaisse au rang des plus nombreux et qui
exalte les comportements primaires dont les plaisirs sensuels sont perçus comme
des marchandises accessibles. Quelles positions prendre, face à l’exposition et
l’éducation des plus jeunes, vulnérable par naissance ? Une dialectique
objective serait-elle celle du changement ou du retour aux principes ?
Contredire les us et coutume ne suffit pas pour progresser. Les dires négatifs
sont, toujours plus simple à saisir et à transmettre, qu’une conversation
positive et radicalement constructive. Se plier à l’autorité subjective de
l’interlocuteur, se soumettre au diktat du shéma critique n’est pas acquit par
tous. Ainsi, avec des mots et des paroles sans valeurs, ayant perdu, sur le
fil, la subtilité au profit de préjugé, interpréter l’autre, traduire le
contenu de sa pensée, dans le discours, n’est pas chose aisé. Plus facile est, de
ne rien comprendre d’une culture et d’un jargon hors temps. L’idéal de la
« Liberté » réclame une certaine frustration et une auto-censure qui,
si elle souhaite contredire le terrorisme intellectuel toujours plus
envahissant, se doit de contrecarrer l’ignorance.
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